Un balcon sur le Havre

Le jardin de Mr et Mme Lampis

En 2010, Jean-François et Anita Lampis décident d’acquérir une maison et un jardin de ville installés sur la Costière du Havre, véritable balcon donnant sur la ville, dont l’accès n’est possible que par un escalier depuis la rue Felix-Faure.

Architecte et paysagiste mènent une réflexion commune. Les commanditaires cultivent une attirance pour le Japon. C’est un peu dans cet esprit que Marc Lechevallier (architecte) et moi-même engageons le dialogue avec les propriétaires au regard des potentiels du patrimoine bâti et paysagé. Ainsi se construit la réponse sous forme d’esquisse, puis les plans de détails. La relation visuelle intérieur-extérieur est mise en avant et constitue le fil conducteur qui conduira à la réponse adaptée aux souhaits de Jean-François et d’Anita.

Côté petite « cour », des marches palières se glissent au droit d’un grand mur de soutènement qui accueille un jeu de câbles supportant des glycines et autres plantes grimpantes (jasmin, lierre, passiflore…).

Le rez-de-chaussée compose une petite cour linéaire dont le sol accentue l’effet de grandeur par un jeu de dalles d’ardoises aux joints variables, alternées de galets, de rochers, de mousses et de plantes aux textures graphiques comme l’érable, les fougères… Une ouverture vitrée, rectangulaire, horizontale amplifie l’effet du « micro-jardin » depuis le salon aux lignes épurées.

Côté Sud, depuis les ouvertures choisies par l’architecte, une succession de plans propose une terrasse en ardoise, une pelouse fine, des moutonnements de buis taillés en topiaire (il y en a cent vint au total dans le jardin), tout en amplifiant l’effet recherché de balcon donnant sur la ville, laquelle apparait telle une maquette que l’on a envie de toucher. Cependant, de vieux pins maritimes achèvent la composition de ce tableau vivant, formant un filtre protecteur entre la maison et le paysage d’arrière-plan.

La diversité végétale s’exprime à minima. Seuls la pelouse, les buis et les pins résument l’écriture paysagère.

En revanche, au pied de la pente, des coulées de lavandes, d’iris et de pivoines jouent entre elles. Puis vers l’Ouest les bruyères marines tapissent la pente accessible par des poutres en chêne. Proche de la maison, des rhododendrons, azalées et bruyères marquent la limite de propriété.

L’ensemble offre une grande variété d’atmosphères et de paysages, sur un terrain de 700 m².

Au fond, je n’ai eu aucun mérite ! Le « déjà-là », la vue à 180° sur la ville moderne et ancienne, le port, la plage, la mer et les pins donnent toute la puissance au projet. Les petites touches empruntées au paysage du soleil levant m’ont conduit à cette simplicité pour mieux révéler « le Havre dans son jardin » et pour la qualité de vie de Jean-François et d’Anita.