L’eau à Ménonval

Sur la base d’un manoir du 18ème siècle, des ajouts très importants réalisés en 1877 ont donné son apparence actuelle au château de Ménonval, situé en Pays de Bray, près de Neufchâtel en Bray. L’essentiel du parc a été réalisé à cette époque : allée de tilleuls, massifs de hêtres, creusement d’un étang alimenté par des sources qui surgissent au bas d’un vallon. Cet étang carré, d’une vingtaine de mètres de côté, est relié à un ruisseau qui traverse la propriété sur 400 mètres de long.

Cascatelles
Cascatelles

 Un bélier a été installé en 1904 pour monter l’eau du ruisseau jusqu’au deuxième étage du château, 20 mètres plus haut et 220 mètres plus loin, ceci sans autre source d’énergie qu’une différence de niveau de 1 mètre entre les deux extrémités de la canalisation, longue de 80 mètres, qui amène l’eau du ruisseau jusqu’au bélier. Cet engin a fonctionné jusqu’en 1965 environ, époque où le château a été raccordé à l’eau de la ville.

Quand j’ai pris la suite de mes parents à Ménonval, en 1989, j’ai voulu faire des aménagements qui s’appuient sur l’héritage du passé, tout en offrant des vues nouvelles.

L’étang a été une source d’inspiration. Alors qu’il était enserré sur ses quatre côtés par des arbres qui l’enfermaient et interdisaient totalement l’éclairage direct par le soleil, je l’ai dégagé sur deux côtés et j’ai planté une allée d’accès avec des chênes fastigiés, à partir de glands que j’avais ramassés à Paris lors de l’ouverture du Parc de Bercy…

Le trop plein de l’étang était constitué, depuis un siècle, par des drains souterrains en terre cuite qui partaient avec une pente très faible sur plus de 100m de long, si bien qu’ils se bouchaient régulièrement.

Carpes Ménonval
Carpes Ménonval

J’ai donc décidé de relier directement l’étang au ruisseau qui coulait à une quarantaine de mètres seulement, avec une différence de niveau de près de 2 mètres sur les vingt premiers mètres.

J’en ai profité pour réaliser des cascatelles, avec des briques anciennes, qui semblent maintenant avoir toujours été là. Le résultat est intéressant, mais je dois me battre avec les ragondins (en réalité, des rats musqués) qui ont une fâcheuse tendance à creuser des galeries qui conduisent parfois l’eau d’un niveau à l’autre sans passer par les cascades…

L’étang se trouvant au bas d’une prairie en pente assez forte, j’ai modelé le terrain pour y implanter un théâtre de verdure, dont les quatre rangs sont réalisés avec de vieilles traverses de chemin de fer récupérées au moment du démontage de l’ancienne ligne SNCF Paris-Dieppe (40F la traverse à l’époque, soit 6€ seulement).

Cela m’a permis de créer à bon compte 125 mètres linéaires de gradins, pour 250 spectateurs, autour d’une scène de 11 mètres de diamètre.

Etang Ménonval
Etang Ménonval
Etang Ménonval
Etang Ménonval

Dans l’étang, j’avais mis des carpes Amour, qui depuis une dizaine d’années ont bien prospéré. Fort de ce succès, j’ai ajouté récemment quelques carpes Koï, mais entretemps la fréquentation de l’étang par des hérons, attirés par le voisinage d’une pisciculture, a porté un coup fatal à ces carpes trop petites pour échapper aux becs carnassiers, alors que leurs sœurs ainées semblent assez grosses pour y échapper. Je viens de mettre des grosses truites albinos, en espérant qu’elles échapperont à ces prédateurs protégés…

                                                                                               Benoît de Font-Réaulx
Janvier 2010

Nombreux renseignements sur la page dédiée au jardin de Ménonval