Le Clos de Chanchore, un jardin multi-saisons

Ayant connu chacun une vie professionnelle intense, nous avions cherché pour les week-ends un lieu de calme et de sérénité. Nous avons choisi la Normandie, si proche de Paris et si différente. Laurent avait des aïeux normands, ce fut donc un peu un retour aux sources. C’est ainsi que notre choix se fixa,en 1988, sur une longère traditionnelle à colombages,aux marches du Pays d’Auge, dans le village de Fresne-Cauverville (Eure), à 15km au nord-ouest de Bernay.

Roses anciennes 'American Pilar'
Roses anciennes ‘American Pilar’

Cette longère, une chaumière et un petit bâtiment à colombages étaient implantés sur un terrain de 1,6 ha, dont près de la moitié était une pâture à vaches, le reste en friche depuis plusieurs années.

Aussi notre première année fut consacrée au nettoyage et au débroussaillage, ce qui nous permit de prendre connaissance des lieux, de découvrir la rudesse du climat en hiver, et d’appréhender les contraintes d’une terre argileuse et acide.

Nos premières plantations furent des rosiers, la passion de Laurent. Nous avons aujourd’hui plus de 350 variétés, réparties en deux roseraies, l’une consacrée aux roses anciennes aux coupes pleines et parfumées, l’autre aux roses modernes qui présentent des coloris très diversifiés et dont le caractère remontant assure la continuité du plaisir.

Vue sur la maison au printemps
Vue sur la maison au printemps
Roses anciennes 'Sombreuil' et 'Commandant Beaurepaire'
Roses anciennes ‘Sombreuil’ et ‘Commandant Beaurepaire’

Laurent a eu l’idée de structurer les parterres de roses modernes par obtenteur, ce qui permet d’apprécier les spécificités de chacun d’eux, qui ont fait un véritable travail d’artiste. C’est en tant que «Roseraie des Obtenteurs»  que le Clos de Chanchore fait partie de l’Itinéraire des Roseraies Normandes.

Nous avons ensuite souhaité compléter les plantations pour avoir un  jardin attrayant à toutes les saisons.Notre terre étant naturellement favorable aux plantes dites de terre de bruyère, nous nous sommes orientés vers celles-ci. Le jardin comporte aujourd’hui plus de 80 variétés de rhododendrons, une soixantaine de camélias, et plus de 150 variétés d’hydrangéas, pour lesquels le bleu domine spontanément du fait de l’acidité de la terre.

Hydrangéas
Hydrangéas
Quercus palustris en automne
Quercus palustris en automne

Nous avons par ailleurs planté des bulbes et des vivaces, dont les hémérocalles et la collection d’hostas de Marie-Catherine, qui les a réunies afin que l’on puisse mieux apprécier leur diversité, tant dans la taille des touffes et des feuilles que dans les formes, couleurs et panachures.

En automne, nous profitons d’une palette de couleurs très riche grâce aux érables japonais et aux asters.

Nous avons conçu le jardin paysagé sur 9.000 m2avec la volonté de préserver les perspectives, en structurant l’espace par différents massifs aux contours bien délimités et en évitant les accumulations de plantes.

Un jardin romantique, entouré de charmilles avec statue, banc en pierre et bassin aux nénuphars complète ce jardin d’inspiration anglaise.

Pour occuper l’espace de l’ancien pré aux vaches, de7.000 m2, nous avons rapidement constitué un petit arboretum d’une vingtaine de sujets. Au départ, nous avons délibérément choisi de planter de très grands sujets, afin de structurer rapidement l’espace et parce que les essences choisies étaient de croissance lente.

Ce fut le cas par exemple du cèdre, qui faisait plus de sept mètres de haut lorsque nous l’avons planté, en mars 1990. Nous avons agi de même pour un tulipier de Virginie, un hêtre pourpre, un chêne des marais, un Prunus serrulaet un Metasequoia.

Bien sûr, pour que de tels arbres reprennent, il faut être sûr du pépiniériste et du fait que les arbres ont été régulièrement transplantés chez lui, pour qu’ils forment un chevelu racinaire assez proche du tronc. Nous avons fait à chaque fois un trou d’environ un mètre cube, et chaque arbre a été installé au moyen d’un camion grue.

Nous les avons arrosés le premier été et ils n’ont pas grandi pendant les deux ou trois premières années. Mais nous avons profité tout de suite de ces arbres, et c’est ainsi qu’un Davidiainvolucrata planté pendant l’hiver 2012/2013 s’est orné de ses premiers mouchoirs dès le printemps 2014!

Par contre, nous avons choisi de petits sujets dans le cas d’espèces à croissance plus rapide : l’araucaria, le catalpa et même le sequoia, rapporté dans le coffre de notre break en 1983 et qui mesure aujourd’hui plus  de  10 m de haut et 4 m de large.

Nous avons il est vrai une bonne terre, longtemps fumée par les vaches, lourde et argileuse.

Notre intérêt pour les arbres ne se manifeste pas uniquement dans l’arboretum, puisque le jardin paysagé se structure également autour de quelques beaux spécimens : tulipier de Virginie, savonnier, chitalpa, mélèze pleureur, Pyrus pendula salicifolia, Catalpaspeciosa ‘Pulverulenta’, liquidambar, gleditzia pourpre…. ainsi que cornus et magnolias.

Pyrus pendula salicifolia et Acer aconitifolium
Pyrus pendula salicifolia et Acer aconitifolium

Il convient également de ne pas oublier un magnifique frêne bicentenaire qui accueille les visiteurs dès l’entrée ; ayant fait l’objet d’une taille en transparence, il constitue en lui-même une véritable sculpture.

Ainsi, la diversité des plantes et des arbres nous assure des plaisirs renouvelés en toutes saisons.

Comme nous faisons nous-même l’entretien du jardin, nous ne pouvons pas assurer qu’il soit tous les jours de l’année parfaitement tondu et taillé, mais nous nous efforçons de le mettre en valeur au mieux, notamment lors des visites guidées par Laurent.

Laurent et Marie-Catherine Lemoine
Laurent et Marie-Catherine Lemoine

Celles-ci ont lieu, depuis 2012, plusieurs jours par an et sur rendez-vous pour les groupes(renseignements : www.leclosdechanchore.fr).

Marie-Catherine et Laurent Lemoine

Nombreux renseignements sur la page dédiée au jardin du Clos de Chanchore.