Château de Gaillon

Le château de Gaillon, premier château Renaissance de France, est accompagné d’un ensemble de jardins remarquables et d’un vaste parc, liés à sa fonction de « maison des champs » des archevêques de Rouen depuis 1262.

Le château tire sa renommée de son architecture inédite, entre Flamboyant et Renaissance, à laquelle il est inconcevable de dissocier ses jardins. « C’est par la transformation des dehors que se manifesta en premier lieu la Renaissance des châteaux français » écrit François Gebelin en 1927.

Trois grands jardins sont créés en France entre 1495 et 1510 : ceux des châteaux royaux d’Amboise et de Blois et ceux de Gaillon, que les historiens qualifient de « jardins français de la Renaissance », entre tradition médiévale et apports italianisants, à l’image du château, de ses ornements et de son mobilier.

Depuis la fin du XVe siècle avec l’intervention du cardinal Georges Ier d’Amboise, également principal conseiller du roi de France Louis XII, puis de Charles de Bourbon, la documentation nous apprend l’existence d’un jardin haut d’agrément, d’un jardin bas nourricier et d’un parc de 212 hectares enclos de douze kilomètres de murs. Jusqu’à la Révolution, les jardins et le parc sont remaniés par les archevêques qui occupent leur résidence de Gaillon. De cette période subsistent encore d’importantes structures et emprises foncières.

Les jardins hauts

Georges d’Amboise confie ce chantier au prêtre napolitain Pacello da Mercogliano, qui travaille sur les jardins des châteaux royaux du val de Loire. Il s’agit d’un espace de plaisir et de sociabilité, composé d’aménagements sophistiqués comme une fontaine en marbre de Carrare et une grande variété de végétaux colorés. L’ouvrage démarre par de colossaux travaux de terrassement, sur environ 160 mètres de long, qui impressionnent les contemporains italiens en visite à Gaillon. Son imposant mur de soutènement, de pierre et brique, est préservé et fait l’objet de travaux de restauration. Les jardins hauts sont classés au titre des Monuments historiques en 1965.

Les jardins bas

La réalisation des jardins bas est attribuée à l’archevêque Charles Ier de Bourbon, vers le milieu du XVIe siècle. Les jardins bas étaient des jardins nourriciers composés pour être admirés depuis la loggia du château. A la fin du XVIIe siècle, André le Nôtre les remanie sous l’épiscopat de Jacques Nicolas Colbert. Convertis au maraîchage depuis la Révolution, ce qui les sauva de l’urbanisation, ils s’étendent sur 18 hectares et sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1996. Le mur d’enceinte en brique et pierre, élevé au XVIe puis restauré au XVIIIe, ainsi que les canaux projetés par Le Nôtre ont été préservés. Ils sont aujourd’hui occupés par une exploitation maraîchère et un jardin pédagogique.

Le parc

Georges d’Amboise porte le parc historique des archevêques à plus de deux cent hectares et le fait clore de murs sur une douzaine de kilomètres. Le parc est un terrain de chasse, une réserve agricole et de matières premières. C’est aussi un espace de retraite, dans lequel Georges d’Amboise réaménage une résidence dont nous avons aujourd’hui perdu la trace, appelée l’Ermitage. En 1691 un grand rond-point d’où rayonnent 12 allées cavalières y sont créés selon les plans de Le Nôtre. Aujourd’hui 200 hectares relèvent du centre d’essai automobile Renault, et 12 hectares sont propriétés communales.

 

Un projet pour Gaillon

Grâce aux importants travaux de sauvegarde menés par l’Etat pendant plus de 40 ans, et à l’engagement de la ville de Gaillon et de l’Association pour la Renaissance du château, le château est ouvert à la visite depuis 2011. L’Agglomération Seine-Eure porte aujourd’hui le projet de réhabiliter l’ensemble du site, et de reconstituer le domaine du château encore perceptible malgré le démantèlement post-révolutionnaire et les multiples transformations des espaces au cour du temps.

L’ambition est de faire revivre le domaine par de multiples activités (conservatoire de musique, centre d’interprétation et d’animation, centre de séminaires, restaurant, maraîchage…), en s’appuyant sur le partage et la mise en valeur des qualités architecturales, naturelles et paysagères du site. Avec ce projet le parc et les jardins feront l’objet ces prochaines années d’une vaste opération mêlant restauration et création, dans une optique de gestion durable, qui permettra de les ouvrir au public et d’en retrouver toute la qualité et l’ampleur.

Soutenu par l’Etat, la Région Normandie, le département de l’Eure, la Fondation du patrimoine et par de nombreux mécènes, le projet global de revitalisation de Gaillon conduit par l’Agglomération Seine-Eure, permettra la renaissance et le rayonnement nouveau de ce patrimoine emblématique de l’histoire de l’architecture et des jardins.

Texte et photos fournis par le propriétaire

Informations

Château de Gaillon : 1 allée du château 27600 Gaillon
02 32 53 86 40

Tarifs

Visite libre des jardins hauts, des jardins bas et du parc :

gratuit et en accès libre toute l’année sur les horaires d’ouverture (8h-20h).

Visites guidées des jardins et du parc sur réservation d’avril à novembre :

jusqu’à 7€ par personne.

Dates et Horaires

Accès libre toute l’année sur les horaires d’ouverture (8h-20h).

Visites guidées des jardins et du parc sur réservation d’avril à novembre

Les horaires pouvant changer, prenez contact avec le propriétaire avant votre venue

Informations supplémentaires

Site des maraîchers : https://leslegumesduchateau.fr/

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